Introduction…
Vivre en Guerrier, c’est vivre selon ses principes. Vivre en Guerrier, c’est faire de tout ce qui nous rend fort, de tout ce qui a du sens, de tout ce qui nous semble honorable, valeureux, puissant et salvateur, un Art de Vivre.
Un Guerrier vit au service d’un idéal et pour cela il constitue, au fil de son existence, un Code de Vie regroupant les règles de conduite qu’il juge à même de l’aider ou d’aider d’autres Guerriers à cheminer efficacement sur la Voie qu’il a choisie.
Ce code, il en hérite en partie de ceux qui ont expérimenté le même chemin que lui auparavant en souhaitant atteindre les mêmes sommets mais, avec l’expérience de son propre voyage, il le personnalise, il l’affine, le nuance, l’adapte. Ce code guidera ses choix, lui évitera certains pièges, lui conseillera certains passages, lui fera économiser du temps et de l’énergie dans son périple…
Il nous a paru logique, dans notre volonté de présenter une Voie du Guerrier issue de la fusion de nos deux traditions, de nous attaquer à un difficile mais inévitable exercice : constituer NOTRE code ! Celui sur lequel nous nous accordons, qui présente l’héritage de notre expérience, de nos connaissances et de notre alliance.
Ce code, nous vous le livrons ici sous la forme d’un recueil de règles rédigées dans un style qui rappellera à certains les plus célèbres codes des Samouraïs. Cette forme nous a semblé être la plus appropriée pour livrer un texte simple et direct, un texte qui, ainsi constitué, martèle les idées qu’il revendique.
L’articulation des propos n’est pas anodine et nous vous invitons à y prêter attention pour percevoir, derrière les mots, la trame que nous avons suivie…
Bien entendu, nous ne prétendons pas livrer ici une doctrine mais plutôt inspirer ceux qui cheminent eux-mêmes sur cette Voie ascendante qu’est la Voie du Guerrier.
Puisez ici ce qui vous semblera digne d’alimenter vos réflexions et d’étoffer votre propre code, le reste, jetez-le !
La prise de conscience
A la racine de toute quête initiatique, il y a un constat honnête ; celui qui dévoile au Guerrier en devenir ses besoins et ses faiblesses. En observant sa vie d’un œil lucide, le Guerrier pose les bases de son code de vie et les premiers jalons de ce qui deviendra son Éthique. En d’autres termes, il établit de manière ferme l’axe principal de son comportement envers lui-même.
La souffrance : Le Guerrier voit dans la souffrance un message de dysfonctionnement qui lui indique que quelque chose en lui n’est pas aligné. Il travaille donc à rectifier sa posture interne, transformant sa souffrance en une étape nécessaire de son évolution.
Être une victime : Le Guerrier sait qu’il ne peut éliminer une chose ou une personne néfaste en nourrissant le pouvoir que celle-ci a sur lui. Il a conscience qu’il détient le choix de souffrir ou non d’une situation, car lui seul est maître de ses émotions. Le Guerrier refuse donc de se considérer comme une victime. Il endosse la responsabilité des problèmes qu’il rencontre en s’attachant à comprendre ce qui se passe à l’intérieur de lui et à décrypter la situation. Les conflits sont pour lui une manière d’étudier ses schémas de pensées et ses sentiments. C’est ainsi qu’il se confronte à ses ombres pour en extraire la lumière.
Les émotions : Le Guerrier comprend que toute émotion refoulée – qui ne peut aller à la surface de l’intérieur vers l’extérieur – se condense vers l’intérieur en créant une tension. Si d’autres émotions s’y agrègent, cette tension provoquera une explosion ou une implosion, c’est-à-dire, la naissance d’une maladie. Le Guerrier est donc attentif à ce qu’il éprouve, il écoute et respecte ses émotions, mais ne les laisse pas le diriger. Il a conscience qu’elles véhiculent un message qu’il doit prendre en compte, mais leur nature trouble en partie liée à l’ego peut les rendre trompeuses. Alors, le Guerrier est vigilant tout en prenant garde à trouver un moyen sain de les laisser s’exprimer.
La colère : Le Guerrier éprouve de la colère face à ce qu’il doit refuser. Cette colère est à l’origine de sa révolte et de sa décision d’aller au combat. Le Guerrier ne refoule pas cette colère qui lui indique une injustice devant être réparée. Il l’utilise comme carburant.
Le malheur : Passer sa vie à travailler pour nourrir des œuvres qui ne sont pas les siennes et s’apercevoir sur son lit de mort qu’il est passé à côté de son destin ; voilà en quoi consiste le malheur du Guerrier.
La réalité : L’opportunité pour le Guerrier d’expérimenter ses croyances dans la vie matérielle et de vérifier qu’elles sont en adéquation avec ses idéaux. Comment le sait-il ? Grâce au bonheur que sa vie lui procure.
Commencer à voir la Machine
Ayant affirmé son désir de liberté dans un monde qui ne souhaite aucunement l’exalter, la vision du Guerrier commence à s’affiner. La vie l’appelle au mouvement, son équilibre est temporairement menacé. Les chaînes qui l’entravent lui apparaissent dans toute leur cruelle vérité. Voilà l’occasion pour lui de pousser davantage sa détermination…
La vigilance : Quand le Guerrier observe qu’une situation est source d’agitation et donc d’insatisfaction, il prend garde à ne pas céder à la voie de la facilité, du confort et de l’apathie. Sachant que pour vibrer haut et être inspiré afin de manifester le Ciel dans la Terre, la paix est essentielle, il s’emploie à trouver la racine du mal pour l’arracher. C’est ainsi qu’il quitte le confort de sa cellule pour se diriger vers la liberté.
L’expérience personnelle : Le Guerrier n’a que faire du savoir trouvé chez les autres et dans les livres. Il sait que pour atteindre le stade de la connaissance, un savoir doit passer par l’expérience intime et l’incorporation dans la chair. Aussi, le Guerrier ne fait confiance qu’à lui-même pour connaître le monde, préférant l’ignorance aux faux savoirs. S’il se montre ouvert aux sagesses anciennes, aux guides, aux enseignements et aux situations qui se présentent à lui, jamais il ne s’en remet aveuglément à eux. Il écoute d’abord sans intellectualiser et expérimente dans sa propre vie ensuite, car il est conscient que c’est seulement en vivant les choses qu’on peut prétendre à les connaître.
L’attitude envers la vie : Le Guerrier considère que la vie ne vaut la peine d’être vécue qu’à condition d’être elle-même mise à l’épreuve.
La Machine : Vivre dans le système implique des compromis mais le Guerrier se fait un point d’honneur à combattre cette dépendance. Être à son propre service est un challenge. Renier le “confort” de l’asservissement, se cultiver, créer, refuser de se faire manipuler requiert l’effort d’une nage à contre-courant. Mais le Guerrier sait que sa santé et son pouvoir personnel sont en jeu. Aussi, il se préserve au maximum de l’influence sournoise de la Machine et s’amuse même parfois à la parasiter de l’intérieur.
Faire face à ses limitations
Tout changement véritable implique de remettre en question des schémas puissamment ancrés. S’impliquer corps et âme dans sa quête requiert d’être capable de faire face à ses peurs et ses limites. Le Guerrier se doit ici d’être plus honnête que jamais ; car seul ce regard radical sur ce qui le ralentit intérieurement sera gage de changement.
La sécurité : Le Guerrier se méfie du besoin de sécurité, car il sait que ce besoin incite l’Homme à la peur et donc à l’immobilité.
La peur : Chaque peur rencontrée sur le chemin du Guerrier le met face à une de ses limites. Elle lui offre donc l’occasion d’un dépassement de soi. En réalité, la seule peur légitime du Guerrier est celle d’arriver sur son lit de mort et de se dire : “Qu’ai-je fait de ma vie ?” L’unique réponse valable est : “Lutter pour ma quête”.
Les risques : Le Guerrier sait que l’unique moyen de ne pas passer à côté de son existence est de s’exposer. Pour lui, l’acceptation du risque est une preuve d’amour donnée à la vie.
La folie : Pour le Guerrier, la vraie folie est de vivre comme si l’on était déjà mort ; sans prendre de risques. Sa folie à lui consiste à se rire des limitations humaines, personnelles ou sociales. Il se moque des normes et transgresse les lois abusives.
La nécessité du changement
La prise de conscience résultant de l’intime connaissance de ses propres entraves a profondément modifié l’esprit du Guerrier. Plus farouche que jamais, il embrasse pleinement l’énergie du changement. Sa volonté se renforce. Le voilà bientôt prêt à prendre un cap décisif et son code se précise…
La responsabilité : Le Guerrier est conscient que s’il refuse d’user de son pouvoir personnel, il offre ce pouvoir à quelqu’un d’autre. En d’autres termes, il se fait dépendant d’une autorité jugée plus compétente que lui. Ceci vaut pour sa santé, son éducation, son travail, son état d’esprit. Fondamentalement, le Guerrier aspire à devenir un être libre. Toute liberté implique une grande responsabilité. Voilà quelque chose qui lui semble à la hauteur de sa volonté. Le Guerrier décide donc de ne plus remettre son pouvoir personnel à un agent extérieur et de prendre en charge sa vie intérieure et extérieure, en s’éduquant par lui-même dans tous les domaines de son existence.
Le miroir : Le Guerrier est au fait que tout ce qu’il vit est le reflet de ce qu’il est. Quand une situation désagréable se présente à lui, il se considère d’emblée comme seul responsable et comprend que cette situation est là pour lui révéler qu’une partie de lui fonctionne en désaccord avec l’objectif de sa réalisation personnelle. Jamais il ne rejette la cause de ses problèmes sur le hasard de la vie ou un ennemi. Cette responsabilité, il la nomme “Liberté”.
Être un apprenti perpétuel : Le Guerrier reconnaît que tout ce qui lui arrive découle de ce qu’il a semé ou intentionné. Voir sa vie comme une initiation dont il a choisi les épreuves lui permet d’expérimenter chaque situation en conservant sa ligne de mire, son unique objectif : évoluer vers le Soi. De ce fait, il accepte chaque coup dur comme un apprentissage dont une leçon est à tirer. Plus rien ne peut donc le briser. Avancer, s’adapter, changer, pardonner, se reconstruire, sont des processus qui lui permettent de toujours retrouver son équilibre.
L’indignation et la révolte : Ceux qui s’indignent sont en état d’impuissance. Ils s’insurgent mais se révoltent rarement. Le Guerrier prend les armes et répond à la puissance de vie qui gronde en lui. Il se révolte. Cependant, attention à saisir cette déclaration dans son sens véritable ; nous parlons ici du monde intérieur du Guerrier. S’il mène sa révolte comme il se doit face à ses démons, le monde extérieur se mettra naturellement au diapason.
La décision de s’initier
L’initiation du Guerrier commence. Le seuil qu’il franchit l’entraîne dans un nouveau monde où tout est encore incertain. Ici, le Guerrier est en contact rapproché avec son essence ; il doit apprendre à écouter son intuition. C’est une phase de repli où certains éléments clé du code surgissent en lui.
Le silence : Le silence extérieur permet au Guerrier de contempler son bruit intérieur. Le bruit de son agitation. Le bruit de tout ce qu’il n’est pas en essence. En l’observant, le bruit s’estompe peu à peu. Le silence intérieur s’installe et vient lui parler de LUI. Il l’inspire, lui fait des révélations. Il l’éclaire sur lui-même, il l’apaise et lui permet de se recentrer, de se retrouver.
Le rapport à la solitude : Pour le Guerrier, la solitude est une occasion de se rencontrer véritablement lui-même.
Accepter : En regardant la vie comme un maître désirant lui enseigner sa véritable nature, le Guerrier est capable d’accepter tout ce que celle-ci lui propose de vivre. Pour lui, accepter ne veut pas dire ne rien faire et subir, mais prendre en compte tous les éléments d’une situation sans s’y opposer et, à partir d’eux, faire un travail sur lui. Le Guerrier sait comment tirer profit de la force adverse et se servir de l’énergie d’une situation désagréable pour alimenter son énergie de réussite. En toute chose, il s’attache donc à suivre le flow.
Les premiers obstacles de la Voie
Chaque pas supplémentaire sur le chemin de sa quête confronte le Guerrier à ce qui est fort en lui, mais également à ce qui est encore chancelant. En son commencement, suivre le code est rarement gage de facilité ; le Guerrier découvre que l’adversité loge partout…
Les limites : Le Guerrier a conscience que ses seules limites sont celles que ses croyances lui imposent. Il travaille donc à les modifier afin d’avoir une chance de vivre pleinement.
L’adversité : Le Guerrier n’est pas effrayé par l’adversité car il y voit une occasion de faire ses preuves. Celle-ci lui offre la possibilité d’éprouver son courage et de confronter ses idéaux à la réalité du terrain. Alors, il médite sur l’adversité et se prépare à elle. Face aux dangers, aux souffrances, à la mort, il décide par avance comment il devra se comporter. Ainsi, il se tient prêt.
Savoir ce que l’on veut : Le Guerrier doit savoir ce qu’il souhaite vraiment récolter. Car plus son pouvoir augmente, plus sa capacité de manifestation se renforce. C’est une arme à double-tranchant.
Récolter ce que l’on a semé : Les graines de pomme donnent naissance à des pommiers. Le Guerrier reconnaît que certains facteurs de productivité dépendent de lui (mettre en place les meilleures conditions pour que croisse sa culture) et d’autres non. Dans tous les cas, il choisit ce qu’il sème avec attention et prend soin de ses plants.
Poser des intentions et affûter ses armes
L’heure du premier combat approche, plus rien ne peut être laissé au hasard. Concentration, attention, discipline ; voilà les alliées du Guerrier. Travailler sur soi est une tâche ardue et répétitive, mais le Guerrier qui a choisi sa Voie et peaufine sans cesse l’amélioration de son code ne s’en trouve nullement rebuté. Pour lui, il en va de son honneur et du respect de l’Éthique.
Avoir et Être : Travailler sur soi signifie tester le maximum de choses en accord avec ce qu’il veut incarner. Aussi, le Guerrier ne se fixe pas sur ce qu’il veut obtenir, mais sur ce qu’il veut être. Autrement dit, une âme en quête d’individuation.
La discipline : Le Guerrier voit la discipline comme un moyen de mener à bien de grandes tâches. Il sait que c’est en donnant régulièrement du temps et de la présence aux choses qu’il les rendra fortes et solides. Cette discipline n’a pour lui rien de pesant puisqu’elle est au service de son objectif personnel. Les efforts nécessaires sont dépassés si l’objectif à atteindre est motivant. Cependant, une discipline sans feu devient énergivore, c’est pourquoi le Guerrier visualise constamment son objectif afin de réaffirmer les raisons pour lesquelles il doit fournir des efforts réguliers.
Être droit, brillant et affûté telle la lame d’une épée : Le Guerrier polit son être comme on polirait la lame d’un sabre. Il retire les aspérités qui empêchent la lame de briller et d’être tranchante. Il aligne ses actes avec ses valeurs, en ce sens il est droit. Il cherche à se délester de tout ce qui entrave la révélation au monde de sa lumière intérieure, en ce sens il est brillant. Le Guerrier reste vigilant, il entretient ses facultés physiques, sensorielles et mentales pour ne pas vivre une vie d’endormi. Il est alerte et en ce sens, il est affuté.
Le corps et l’esprit : Le Guerrier veut que son corps soit aussi sec que son esprit aiguisé. En d’autres termes, il souhaite que son corps soit le reflet parfait de son esprit : affûté, réactif, propre, souple, ferme. Il les maintient tous deux opérationnels par un entraînement quotidien rigoureux et refuse de les souiller.
La passion et la raison : Le Guerrier est un être complexe qui sait allier la flamme de l’une et la glace de l’autre pour les mettre au service de sa quête.
Combattre l’adversaire
Si le Guerrier veut atteindre son trésor intérieur, il n’a pas d’autre choix que d’affronter le dragon qui le garde. Malheureusement, le Gardien du seuil est une entité multiple et complexe, très difficile à démanteler… En toute chose, le Guerrier doit prendre garde à ramener le combat vers l’intérieur de lui, afin de ne pas s’égarer dans une lutte dénuée de sens et surtout… éternelle.
Choisir ses combats : Le Guerrier combat tout ce qui cherche à réduire sa vie intérieure, car c’est là que réside sa liberté. Sans elle, aucune victoire n’est possible.
Les illusions : Les seuls véritables ennemis du Guerrier sont les fausses vérités professées par son ego. Aussi, le Guerrier aiguise son âme comme un sabre afin qu’elle foudroie d’un trait toutes ses illusions et faiblesses et qu’elle s’impose comme seul maître à bord.
La guerre : Le Guerrier sait que l’unité implique la dualité. Il admet donc la nécessité de la guerre pour qu’existe la paix. Il se sert de l’une pour nourrir l’autre et s’attaque à conquérir sa paix en s’entraînant à faire face aux sources de son agitation intérieure.
Le Bien et le Mal : Le Guerrier prend garde à conserver un regard neutre sur ce qu’il juge bien et mal. Il comprend que toute chose porte en elle une certaine dualité. Jouer avec ces énergies pour nourrir ses réalisations est un art qu’il tente d’apprendre le plus tôt possible. Pour cela, il existe des règles : si on ne nourrit pas le Mal, il disparaît. En restant focalisé dessus, on lui permet d’exister. On élimine le Mal en l’acceptant, en le remerciant d’exister et de nous permettre d’en faire l’expérience pour ensuite reconnaître, apprécier et nourrir le Bien. Le Guerrier dirige donc sa pensée vers le changement qu’il veut voir opérer, et non vers la cause du Mal. Il combat le Mal en ajoutant sa propre force aux changements bénéfiques que le Mal apporte. Ainsi, le Mal devient alors la source du Bien.
L’attitude envers la mort : L’Homme ordinaire craint la mort. Le Guerrier craint de mal employer le temps précédant sa mort. Il appartient au Guerrier de changer son regard sur la mort car il a conscience de ne pas pouvoir lui échapper. La mort devient ainsi sa meilleure conseillère ; elle l’incite à vivre au pas de charge et à être fécond, en ne perdant jamais de temps à être autre chose que lui-même. Le Guerrier sait aussi appliquer la mort quand cela est nécessaire ; par exemple, en tuant une ancienne partie de lui qui le ralentit. Il peut aussi la mépriser pour ne jamais se retrouver paralysé dans l’idée que tout est vain. La mort lui est acceptable quand elle est le prix à payer pour défendre l’une des choses sacrées que le Guerrier s’est choisies.
Se connaître soi-même : Puisqu’il aspire à aligner ses actes avec ce qu’il pense, ressent et veut, en accord avec les énergies du moment, le Guerrier observe les schémas, les influences et les croyances qui nourrissent ses sentiments et ses désirs. Il s’interroge régulièrement : “Qu’est-ce qui m’anime ? Qu’est-ce qui me pousse à me mettre en mouvement ? Qu’est-ce qui me blesse, me fatigue, m’enthousiasme, me ressource, me fait peur ? Qu’est-ce qui me permet de trouver la paix ?”. Cependant, le Guerrier ne s’identifie pas à la somme des réponses qu’il obtient car sinon, il se coupe de son âme. Les réponses sont d’épais voiles qui recouvrent son essence, des couches qui vibrent à la surface de son être. Mais en observant bien les choses, le Guerrier a le sentiment que la vie, par son caractère constamment muable, lui donne l’occasion de gratter ces couches pour voir ce qu’il y a derrière. La vie vient questionner ses certitudes, ses convictions, ses retenues. Elle lui donne le choix de se délester de certaines couches ou de les affirmer. Le Guerrier sait qu’il doit connaître ce qu’il n’est pas pour espérer découvrir qui il est. Ce travail d’introspection ne peut se faire que dans la solitude et le silence. Alors, pour trouver la paix, le Guerrier réalise qu’il doit d’abord retourner vers lui-même afin de comprendre qui il est.
Premiers enseignements
A ce stade de la Voie, le Guerrier dresse un premier bilan des combats qu’il a menés et en tire les leçons mettant en lumière ses victoires et ses échecs. Les enseignements sont subtils et parfois mystérieux. Certains éléments difficiles du code de vie qu’il respecte s’imposent comme inévitables. Le Guerrier mûrit.
L’ego : Le Guerrier a conscience que l’ego est un filtre à travers lequel il perçoit la réalité. Ce qu’il en ressort est donc sujet à variations. L’ego alimente le Guerrier de croyances qui à leur tour influencent son expérience de la réalité. Il s’emploie donc à dompter son ego en modifiant ses croyances afin de remonter jusqu’à la racine de lui-même. En d’autres termes, le Guerrier est celui qui décide d’entrer dans son propre système pour se déprogrammer.
L’équilibre : Conserver son équilibre au sein du mouvement constant qui est l’essence de la vie est gage de paix pour le Guerrier, car l’équilibre élimine toute agitation inutile. Pour lui, la condition essentielle du bonheur est la paix, avec lui-même et les autres.
Le sacrifice : Sacrifier signifie “rendre sacré”. Aussi, tout ce que le Guerrier accepte de faire ou de laisser mourir pour avancer dans la Voie affirme sa foi et son amour pour elle, faisant d’elle la chose la plus sacrée à ses yeux.
Le sacré : Le Guerrier apprend ce qu’est le sacré quand il aime une chose au point d’être prêt à risquer sa vie pour la défendre. C’est ainsi qu’il réalise que le sacré surgit et se crée à partir de lui, et que seul le sacré donne du sens à son existence. Connaître ce qui est sacré pour lui permet au Guerrier de marcher vers le terme de l’existence en sachant par avance ce pour quoi il est prêt à mourir à tout instant.
La force : La vraie force du Guerrier n’est pas de pouvoir résister à tout mais de pouvoir tout accepter sans jamais subir. Cela implique de construire un système de défense face à l’adversité, qui lui permettra d’emprunter la force de chaque situation pour l’employer à la réalisation de lui-même. C’est ainsi qu’il devient indestructible.
Le pouvoir : Le seul pouvoir du Guerrier est celui qu’il a sur lui-même et ses propres œuvres. Et ce pouvoir est infini.
Les transmutations : Au fond, la Voie du Guerrier n’est rien d’autre que l’apprentissage de l’Art des Transmutations. C’est-à-dire, transformer l’ombre en lumière et le venin en médecine. Voilà une tâche que le Guerrier se démène pour réaliser en lui-même et aussi dans le monde.
Les vertus : Vivre par la vertu est un choix honorable pour le Guerrier, sous une seule condition : ne pas s’oublier dans l’équation et toujours rester juste envers lui-même. Vouloir à tout prix être bon et en faire trop pour être apprécié et reconnu par son entourage marque une faille du sens de l’honneur chez le Guerrier ; car il oublie de se respecter lui-même. Dans ce cas, aucun respect extérieur n’est possible non plus.
Les erreurs : Le Guerrier, concevant la vie comme une cible, ne peut considérer les manquements à la justesse des ses tirs autrement que comme des appels à l’ajustement. Ainsi, il s’autorise le droit à l’erreur, accepte d’en payer le prix et s’applique à corriger son positionnement et ses actes pour ne pas la reproduire.
Renforcement du code
De jour en jour, la ligne de mire du Guerrier se précise. Tel un archer en face de sa cible, chaque instant de son existence est un pas essentiel sur la ligne qui le connecte à son but ultime… De nouvelles règles majeures de son code de vie émergent, la clarté de son esprit brille de plus en plus… La métamorphose que le Guerrier ne cesse d’opérer dans le laboratoire de son âme connaît une expansion magique.
L’engagement : Dévotion totale à la Voie. Le Guerrier s’engage d’abord et voit ensuite car il préfère risquer de se perdre qu’hésiter à agir. Oui, le Guerrier est un être qui vit dangereusement.
L’adéquation entre les pensées et les actes : Vivre exactement comme on pense et penser exactement comme on vit est la loi fondamentale de l’Éthique du Guerrier, qui s’emploie donc sans cesse à faire concorder la façon dont il agit avec ce qu’il pense.
La puissance : Force d’âme et de conviction, force de caractère et de volonté du Guerrier – ce qu’il y a d’existentiel dans la puissance. Les autres formes de puissance le laissent indifférent.
La paix intérieure : Adéquation entre ce que le Guerrier pense et ce qu’il fait. C’est la dichotomie qui provoque son agitation. Le Guerrier peut donc être en paix même en plein chaos, du moment qu’il est aligné. La paix extérieure n’existe pas, car le monde est perpétuelle variation. Au Guerrier de savoir s’adapter.
Choisir la source à laquelle on s’abreuve : L’être humain est créateur. C’est en ce sens qu’il est un lien entre le Ciel (ce qui l’inspire, ce qui l’anime) et la Terre (ses actes). Le Guerrier voit en cela une grande respiration : lorsqu’il inspire, il se nourrit du monde extérieur pour remplir son monde intérieur. Lorsqu’il expire, il envoie une information vers le monde extérieur qui lui répondra tel un écho. Ainsi, en fonction de ce dont il se nourrit (physiquement ou spirituellement), le Guerrier crée des pensées, des sentiments, des désirs et au bout de la chaîne, des actes. Par sa parole, par ses regards, par ses vibrations, par ses choix, par ses attitudes et ses gestes, il sème des graines, il construit sa réalité et contribue à l’élaboration de son futur et de celui de ses semblables. Son pouvoir créateur et le potentiel de lumière de ses créations dépendent donc de la source à laquelle il s’abreuve. Le Guerrier la choisit méticuleusement, car il sait que son énergie en dépend.
La transgression : Le respect de l’Éthique peut parfois amener le Guerrier dans une position de transgression sociale, car l’Éthique n’est pas toujours en accord avec les lois communes et les pensées dominantes. Celui qui ose chercher en lui ses propres valeurs, celles dictées par l’Éthique qu’il sent en lui, au lieu de se conformer aux lois et au code établis par d’autres, s’expose au fait de déplaire, de choquer, d’énerver, de désobéir. C’est un risque que le Guerrier accepte de courir.
La liberté : Le Guerrier ne se définit pas lui-même comme un Homme libre. C’est lorsque les autres le voient agir qu’ils le désignent ainsi. Mais la liberté n’existe que dans le fait d’être devenu à soi-même son propre maître, donc d’être prisonnier de soi. La liberté s’acquiert sur son propre esprit, c’est pourquoi le Guerrier le protège d’une forteresse afin que nul autre que lui n’y pénètre. L’invulnérabilité de ce refuge aux coups du monde extérieur ne dépend que de lui, aussi il tâche de le garder intact et de le rendre indestructible afin que rien ne puisse le corrompre. C’est l’un de ses objectifs. Sans ça, comment gagner toutes ses batailles ?
Devenir son propre maître : But final du Guerrier, égal à la liberté, car on ne commande qu’à celui qui ne sait pas s’obéir à lui-même. Qu’il s’agisse des autres ou de son ego, le Guerrier est un insoumis. Son objectif ultime est de devenir le dieu de son microcosme en renouant avec sa partie immortelle, aussi appelée le Soi.
Être juste : Pour le Guerrier, il s’agit d’adopter l’attitude adéquate pour vivre en accord avec lui-même et l’esprit de son époque. La justesse s’élabore en termes de distance, d’angle d’attaque, de moment, mais aussi d’état intérieur. Ceci la rend donc dépendante de l’expérience acquise. Le Guerrier sait que prendre des décisions justes implique de savoir s’adapter rapidement.
Application des enseignements dans la vie
Pour que le code du Guerrier soit vivant et non simplement un ensemble de lettres mortes gravées dans le marbre et oubliées, celui-ci doit s’attacher à l’inscrire au cœur de son comportement et de ses actes. L’incorporation des règles dans le vivant en fait naître de nouvelles, qui connectent le Guerrier au Ciel et à la Terre…
Le repos : Être libre ou se reposer, telle est l’un des leitmotive du Guerrier.
Le présent : Pour le Guerrier, le présent est le champ qui accueille les graines qu’il sème. En adoptant la vigilance dans le présent, il peut surveiller ce qu’il pense, ce qu’il sent, ce qui l’influence, ce qu’il veut et ce qu’il s’apprête à faire. Le Guerrier sait que le présent l’appelle à l’alignement. Connecté à lui, le Guerrier peut étendre sa conscience et accéder à un champ d’informations infini : un champ qu’il ne peut percevoir s’il le regarde à partir de son passé ou d’un hypothétique futur. Dans le présent, il peut embrasser la vérité de ce qui est sans pour autant la faire passer à travers le filtre de ses jugements et de ses analyses. Dans le présent, il peut faire taire son mental et laisser le Ciel l’inspirer. Dans le présent, le Guerrier peut se connecter à son intériorité et travailler à agir sur propre son équilibre.
L’intention : L’ultime intention gouvernant la vie du Guerrier est de devenir lui-même. Ses autres objectifs ne sont que les marches menant à cette réalisation. Enflammé par sa volonté et appuyé par la foi, le Guerrier transforme l’intention en conviction et emploie chaque seconde de sa vie, chaque pensée et chaque acte à cette réalisation. Lorsque son intention est alignée – sans doute ni peur – avec la Voie et le geste, l’action du Guerrier est redoutablement efficace. C’est ainsi qu’il devient créateur de sa réalité.
La morale et l’Éthique : La morale est un ensemble de lois sociales qu’on impose au Guerrier de respecter pour sauvegarder le bien individuel. L’Éthique est un ensemble de lois individuelles auxquelles le Guerrier choisit librement d’obéir pour sauvegarder le bien commun. Le Guerrier se conforme à l’Éthique et n’a que faire de la morale.
Le tempérament : Le style particulier avec lequel le Guerrier chemine dans la Voie. Ce qui fait de lui ce qu’il est durant son incarnation temporaire. Un Guerrier ne doit pas laisser sa fureur refroidir avec le temps.
L’impossible : Chose que le Guerrier va tenter de rendre possible.
La Voie : Raison d’être du Guerrier. Sa raison de vivre.
S’adapter et accompagner les forces à l’œuvre : La souplesse est une des vertus majeures du Guerrier. Chaque époque amène ses nouveaux défis et requiert des ajustements. La notion de moment est à prendre en compte s’il souhaite rester en harmonie. Aussi, l’adaptabilité n’a qu’un unique objectif : être juste.
Prier, agir, remercier : Le Guerrier reconnaît qu’il est un fragment de l’UN. L’UN a une volonté, un dessin dont les contours sont perceptibles de par les lois qu’il impose à toute la création. Le Guerrier s’attache à se relier au déploiement des forces invisibles qui découlent des volontés de l’UN, il témoigne de son désir de les accompagner, de les servir. Il témoigne sa gratitude envers la source qui lui donne la vie, qui le nourrit, qui l’inspire, qui le protège, qui le guide et qui lui enseigne l’art d’aimer. Il le fait avec la forme qui lui semble être la plus appropriée, libre de ses mots et de ses gestes. Le Guerrier ne se dit pas qu’ il vient de l’UN et qu’il doit y retourner. Il est l’UN et s’y connecte en vivant dans le présent.
La douceur : Le Guerrier sait qu’être un Guerrier implique d’équilibrer sa nature guerrière. Ainsi, il fait de la douceur une priorité. Pour lui, la douceur n’est pas un signe de faiblesse, mais l’expression de la maîtrise, de la vigilance et du raffinement. Elle n’est pas non plus mollesse, mais absence de rigidité et d’opposition. Comme le fait l’eau dans la nature, la douceur peut dissoudre les éléments les plus durs. Elle ouvre de nombreuses portes restant closes devant la brutalité. Le Guerrier sait que l’énergie du vivant affectionne les voies de la rondeur, de la lenteur et de la douceur. Étant un bâtisseur, il sait à quel point la douceur est constructive et noble lorsqu’elle émane de celui qui peut tout à fait exprimer son contraire avec brio. Le Guerrier méprise ces faux guerriers qui pensent que la force réside dans un quelconque pouvoir de nuisance.
Terminer les choses avant d’en commencer d’autres : Le Guerrier connaît les dangers de l’éparpillement. Il sait que pour qu’il y ait des débuts, il faut qu’il y ait des fins. Il s’applique donc à achever dignement les entreprises que les époques appellent à voir mourir avant de se lancer dans de nouvelles. Pour lui, l’accomplissement implique des conclusions. Le Guerrier est un être qui maîtrise le processus de mort et de renaissance.
L’autonomie : Le Guerrier s’estime d’autant plus libre qu’il dépend moins du monde extérieur. Cela vaut pour le travail, l’amour, les relations. Au fond, le Guerrier n’a besoin que de lui-même.
Inspirer les autres
La beauté d’un code de vie réside dans sa capacité à faire naître chez l’autre le désir d’en posséder un à soi. Si l’Éthique du Guerrier entre en résonance avec d’autres âmes que la sienne, alors il est en droit d’estimer que les valeurs qu’il défend sont fécondes et contribuent à alimenter l’énergie du vivant. Mais le Guerrier ne doit jamais oublier que c’est toujours par l’exemple même de sa vie qu’il enseigne véritablement aux autres…
Le rapport au temps : Le Guerrier use du peu de temps que la vie lui concède pour en faire quelque chose qui compte, avant tout à ses yeux, et si possible aux yeux du monde.
L’évolution : Ce que l’on retire de l’existence est à l’exacte mesure de ce que l’on y met. Le Guerrier emploie donc chaque instant de sa vie à devenir ce qu’il a décidé d’être : lui-même. Ou en d’autres termes : un être libre.
Le bonheur : Pour le Guerrier, le bonheur réside dans l’adéquation constante entre ce qu’il pense et ce qu’il fait.
L’attitude envers les autres : Le Guerrier prend garde à ne pas se réjouir que l’on pense du bien de lui et à ne pas s’affliger du mal que l’on propage sur lui. La valeur qu’il sent pour lui-même ne dépend pas du jugement des autres. Le seul indicateur fiable de ce qu’il estime valoir se nomme “sens de l’honneur”.
La vérité : Le Guerrier peut suivre de grandes voies pour trouver la Voie unique qui le mènera au Soi. Ces grandes voies seront inspirantes et lui permettront d’avancer vers LUI mais elles n’iront jamais complètement jusqu’à LUI. Pour le Guerrier, il y a autant de voies que d’êtres humains. Une voie devra nécessairement devenir personnelle s’il refuse d’en faire un dogme. Suivre un dogme, c’est renoncer au Soi pour adopter une utopie impersonnelle. C’est pour cela que le Guerrier ne prétend pas détenir de vérité. Il n’impose pas sa vision des choses et ne donne aucune leçon de vie car il sait que chacun a sa vérité et que ce qui est vrai et bon pour une personne peut ne pas l’être pour une autre. Tout dépend des croyances de chacun.
Savoir, connaissance, sagesse : Le savoir est une théorie intellectuelle. La connaissance est la mise à l’épreuve de cette théorie dans l’expérience de la vie. La sagesse est l’application de cette théorie faite chair en accord avec les lois inviolables de l’Éthique. Le Guerrier est l’Homme qui cherche à atteindre la sagesse.
Ne pas faire de son code une prison : Le Guerrier reconnaît que la vie le transforme perpétuellement et que son évolution l’amène à adapter son regard sur les choses. Une règle paraissant vertueuse et constructive dans un contexte peut figer la vie et devenir source de tensions dans un autre. La circulation de la vie à travers lui et ses actes est ce qu’il y a de plus important aux yeux du Guerrier. Lorsque le Ciel et la Terre peuvent s’unir à travers lui et qu’il est de ce fait aligné sur la volonté de son âme dans cette incarnation, le Guerrier estime remplir sa fonction de Guerrier. Celle qui consiste à être juste… ou à être tout simplement.
Le destin : Ce que le Guerrier laisse derrière lui comme marque tangible de sa quête.
LES QUALITÉS ESSENTIELLES DU GUERRIER
- Alignement : Attitude accordée à l’Éthique.
- Amour : Dans l’âme chevaleresque, toutes les vertus sont présidées par l’amour. La bonté dans une âme, comme la bienveillance dans une autorité, porte à dimension de l’existence humaine l’harmonie universelle, et accomplit toutes les autres vertus, comme créatrice de volonté et de sens. La puissance acquise à force d’entraînement intense doit être mise au service de tous. C’est ce que nous appelons Amour.
- Authenticité : Attitude dont l’exactitude, la vérité et la sincérité ne peuvent être contestées.
- Ardeur : Fureur de vivre.
- Compassion : Sensibilité à l’autre.
- Concentration : Capacité à réunir toute son attention sur le même objet.
- Courage : Force de caractère qui permet d’affronter l’adversité. Le courage du Guerrier doit être à la fois physique et intellectuel. Ce qui signifie, oser penser par soi-même et avoir l’audace de transformer ses pensées en action. Courage et volonté marchent ensemble. Le courage est lié à la rectitude, c’est ce qui le différencie d’une témérité aveugle qui ne se pose pas la question de ce qui est bon ou juste, et ne mérite donc pas d’être appelée bravoure. Le courage consiste à faire ce qui est juste sans craindre les hasards, le malheur ni la mort.
- Détermination : Résolution inébranlable.
- Dignité : Respect infini envers soi-même. Devenir à soi-même sa propre loi. Cette loi sera en accord avec l’Éthique du Guerrier. Oui, cette dignité est dangereuse.
- Discernement : Faculté de distinguer les biens des maux, le juste et l’injuste, l’honnête du malhonnête, l’utile de l’inutile, le grand et le petit.
- Droiture : Conduite impeccable.
- Endurance : Résistance aux épreuves physiques ou morales.
- Esprit d’audace : Hardiesse qui ne connaît ni obstacle ni limite.
- Honneur : Ensemble de principes éthiques qui incitent à ne jamais accomplir une action qui fasse perdre l’estime qu’on a de soi. Le véritable honneur est celui dont les autres n’entendent jamais parler. L’honneur consiste en la conscience de la dignité et de la valeur que l’on résout de préserver en soi. La capacité de garder en soi une certaine estime ou à éprouver de la honte est la marque la plus vive et la plus évidente d’une conscience morale. L’honneur peut dégénérer en susceptibilité belliqueuse et orgueil. L’honneur n’est pas une reconnaissance bercée par la flagornerie de la société mais une estime silencieuse de soi-même par laquelle on se tient prêt à sacrifier aussi bien sa réputation que sa vie. On est seul juge de son honneur et on se ne voile jamais la face ni ne se cache face aux autres. Assumer. Accomplir son devoir selon l’éthique. Rester digne quelle que soit la situation.
- Incorruptibilité : Que l’on ne peut entraîner à agir contre sa conscience.
- Intégrité : Conserver ses qualités et son honnêteté en leur état originel, inviolées.
- Justesse : Réglé à la perfection.
- Justice : Réparer les torts et reconnaître les mérites. Conforme à une exigence éthique. Est « juste » ce qui ne provoque pas la révolte du Guerrier.
- Loyauté : Qui obéit à l’honneur et la droiture. Envers la cause, les alliés, soi-même. Respecter ses engagements. Dans ces cas-là, le sacrifice est beau parce qu’il est libre.
- Lucidité : Clairvoyance, avoir toute sa conscience.
- Maîtrise de soi : Domination de soi-même.
- Noblesse : Qui manifeste l’élévation. Être le seul Homme qui puisse vous dominer. Attitude qui consiste à vouloir élever chaque chose au-dessus de sa condition normale.
- Patience : Attendre avec calme.
- Persévérance : Demeurer ferme et constant dans sa résolution. Absence totale de renoncement.
- Politesse : Au degré le plus bas, rien de plus qu’un effort de bienséance fourni de peur d’offenser le bon goût. Au degré le plus haut, souci de prévenance et de pudeur qui manifeste le respect d’autrui et de ses sentiments. Reconnaissance de la valeur humaine de l’interlocuteur. Preuve de respect. Parler vrai contre l’aseptisation. Le Guerrier est poliment incorrect et poli incorrectement.
- Rectitude : Qui se conforme strictement à l’Éthique. Capacité d’accomplir sans aucune hésitation ce que l’on sait devoir accomplir selon la justice. Mais la droiture n’est pas un simple sens du devoir, qui est largement inférieur à une loi qu’on s’impose à soi-même par amour. Rejoint la différence entre morale et éthique. Le sens du devoir se fonde sur la crainte de la réprobation sociale, la droiture sur l’amour de la justice.
- Respect : Tout acte ou toute parole envers un Homme qui lui donne le sentiment d’être ce qu’il sent qu’il est.
- Sincérité : Qui exprime, sans les déguiser, ses pensées et ses sentiments. L’honnêteté de l’âme chevaleresque demande de n’attendre aucune autre récompense que le prix tout spirituel de la vertu. Requiert de subir l’iniquité sans céder. Paroles et actes en adéquation. Autrement, c’est le déshonneur.
- Véracité : Habitude de dire le vrai. Esprit de vérité sans lequel toute chose reste comme vide et sans valeur, à commencer par la politesse qui devient artifice, voire mensonge. Sans sincérité, tout est vide d’humanité, de vérité, de vie, de lumière.
- Vigilance : Surveillance soutenue et attentive.
- Volonté : Disposition de caractère qui porte à prendre des décisions avec fermeté et à les conduire à leur terme sans faiblesse, en surmontant tous les obstacles. La volonté du Guerrier ne dépend que de lui. Aussi, il doit considérer qu’il est égal à sa volonté. La vraie volonté est totale ou n’est rien. Ne pas vouloir complètement, c’est ne pas vouloir du tout.